La maison
Comme tout les week end depuis que maman a disparue, je vais rejoindre mon frère et ma soeur dans la maison et nous la vidons.
J'y vais après le repas de midi, les filles préférant jouer dehors avec les copines, le papa reste là pour être présent.
Et là j'ai encore une fois craqué. Au volant, sur le chemin, les larmes coulaient toutes seules, elles me brûlaient les joues. Voilà déjà trois semaines qu'elle nous a quitté. QUE C'EST DUR !
Les pièces se vident petit à petit. Toujours autant de choses à trier, des sacs et des sacs poubelles à remplir et à mettre au rebus. Que c'est dur de vider une vie entière !!! Surtout quand les pièces inoccupées sont remplies de bric et de broc, et des cartons, et des trucs et des machins. Il y avait encore des cartons pleins de vêtements de ma gran-mère morte il y a 18 ans. Maman n'avait pas pu s'en séparer. Des chaussures de son dernier mari, des vêtements, des couvertures, un papier dont nous avons besoin.
Petit à petit la maison se vide. Et nous hésitons à jeter telle ou telle boîte, une trousse de toilette que maman utilisait souvent qu'il faut jeter avec grand mal car nous avons grandi en voyant ma maman s'en servir. Mais les trucs sont passés, usés, cassés. Alors un dernier regard et puis voilà, tout s'en va.
Les choses qu'elles a pu garder "au cas où cela pourrait encore servir". C'est la génération qui veut cela, avoir grandi pendant la guerre, avec ses privations, ses manques de nourriture et de tout. Si la maison avait deux pièces de plus, elles auraient été également remplies.
De passer par là va-t-il nous aider à faire notre deuil ?