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Le blog à BB
7 mars 2006

JE VEUX MA MAMAN

Dures journées
Dure aprème

Cela a commencé quand ils ont mis la plaque sur le cerceuil, avec le nom de maman et les dates de naissance et de décés. De voir, le nom, son nom écrit là, une réalité de plus que tu prends en pleine poire.
Ensuite, ils ont mis les scellés. Après ils ont commencé à ôter les fleurs et les couronnes pour les mettre dans l'église. Et puis, ils ont apporté le chariot pour poser le cerceuil dessus. Pour y mettre son dernier lit. Et là, ils l'ont enlevé, pour l'emmener où ? Pourquoi ils ne la laissent pas là ? Ils l'ont aussi emmenés à l'église. Dans cette grande église toute froide, à la vue de tout le monde, elle ne nous appartenait plus. Pourquoi ne l'ont-elle pas laissés là, avec nous, dans cette petite morgue où nous avons passés du temps ensemble, où nous avons discuté, parlé, remémoré, rigolé même, pleuré aussi, câliné, embrassé, soutenu ? Pourquoi ?

Et puis, nous sommes tous sortis, derrière, lentement, mes filles étaient là, à me tenir la main, et ces gens tout autour, ces messieurs des pompes funèbres qui étaient entre elle et nous. Nous avons pénétré dans l'église, remontés l'allée. Et là nous avons encore une fois été séparé. Elle au milieu et nous sur le côté.
Et ils disposent les fleurs, les compositions un peu nimp. Notre bouquet doit être au milieu, au dessus, celui de notre oncle qui est si gentil doit être exposé aussi à l'avant, non ils ont mis celui qui est le plus beau, celui le plus tape à l'oeil en avant, mais cet oncle là, on ne l'aime pas de trop. Et les roses des enfants, dans son petit vase a été mis derrière les autres, il ne présente pas bien, mais c'est au contraire celui là qu'il faut mettre en avantage.. C'est celui des enfants. Pourquoi ils ne savent pas ?
La messe commence avec ces chants, nos larmes en essayant de chanter avec, nos mains qui se touchent, qui se serrent, et cette messe qui fini si vite. NON, elle doit durer encore et encore, pouvoir rester là encore.
Les gens défilent, certains nous parlent, on comprend rien. Et c'est notre tour à nous lever, à bénir le cerceuil. Je ne l'ai fait que deux fois. J'en ai bénis des cerceuils, mais celui là j'ai pas pu. Je l'ai toujours embrassé. Ouvrez moi ce cerceuil que je puisse encore une fois la serrer contre moi, que je puisse encore une fois l'embrasser ! Que je puisse encore une fois lui dire MAMAN JE T'AIME GRAND COMME UNE MAISON - MAMAN JE T'AIME JUSQU'AU CIEL. Elle y est au ciel maintenant. Elle sait maintenant combien je l'aime ?
Je hurle à l'intérieur, mais les cris ne sont pas sortis. On s'est désespérément accrochées l'une à l'autre pour ne pas s'écrouler. Ma petite soeur, et mon autre petite soeur, la femme de mon frère. Heureusement que nous avions les deux autres (et les autres aussi) pour se soutenir mutuellement quand l'une craquait.

On l'a resuivis au dehors, jusqu'au corbillard. Il y a plein de monde, un dernier bisous et puis il faut ne pas oublier de saluer tout le monde, ne pas oublier d'inviter la famille au repas. Cela se fait par chez nous de se retrouver tous pour manger un morceau au café du village. C'est une tradition, et ma maman l'aimait bien.
J'y ai retrouvé un de ses cousins que j'adorais petite, il venait souvent les dimanches matin nous ramener les fruits de sa pêche. Il a toujours été génial, et cela faisait des années que je ne l'avais vu. Ce sera sans doute la dernière fois.

Demain, on recommence, crématorium.

Ensuite, le tri d'une vie, le ménage d'une vie, les recherches de ses papiers, l'héritage M'EN FOU DE L'HERITAGE JE VEUX MA MAMAN

Et puis la vente de la maison, de sa maison où elle a grandi, où nous avons grandi.

Que va-t-il rester de nous ensuite ? J'espère que tout va bien se passer, que nous n'allons pas nous disputer pour un meuble, une connerie. Car je sais que ce sont dans ces moments là que les fratries se dispersent. L'idéal tout vendre, que personne ne veuille un bibelot, et partager l'argent.

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Commentaires
F
Faut pas me faire pleurer comme ca, Je n'ai jamais supporté les enterrements...depuis celui de mon grand père où j'ai dû me retenir de pleurer parce que ca ne se faisait pas! Pleure, il faut évacuer ta souffrance, il y a des peuples qui le font, je pense que c'est salutaire!
Y
je suis une tricoteuse sans blog mais j'aime vous envoyer quand c'est necessaire un petit mot<br /> recevez mes sinceres condoléances
M
je ne te connais pas... Mais je t'embrasse fort..<br /> Marie-Odile
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