Le Greichen

17 novembre 2005

Le beaujolais nouveau est arrivé, dans la région, nous avons le "Greichen". C'est la même chose, mais fait avec le raisin local. Un vin blanc en devenir. Nous habitions à la frontière de l'Allemagne et du Luxembourg, pas loin de Schengen.

Nous y allions souvent les week-ends aider la cousine de maman, elle a des vignes tout au long des côteaux Mosellans. Le soleil tapait dur, le raisin était bon, et la diahrée à la fin de la journée, d'avoir trop mangé de raisin, était là également. Faire les vendanges est un travail très dur, que ce soit sous un soleil ardent, comme nous avons eu en septembre, ou sous une pluie battante, et qu'il fait froid. Mais l'ambiance, la chaleur humaine y est géniale, parfois le travail se faisait en silence, parfois quelqu'un racontait une histoire (une "vitz"). Nous remplissions nos seaux, un homme harnaché d'un hotte en osier venait nous les vider, hotte qu'il vidait à son tour dans la charette (un truc accrochés derrière le tracteur prévue à cet effet) La charette pleine, il la conduisait à la coopérative de Rémich, où elle était comptabilisée. Il ne faut pas oublier que nous travaillions sur les côteaux, la montée était parfois dure à faire, surtout avec une hotte pleine de raisin lourd de jus.

Le midi, la cousine ramenait de quoi nous restaurer, charcuterie de toute sorte se retrouvait sur la table, du bon fromage, de la gaieté, du bon café et du vin de sa chaie. Les adultes étaient bien gais en retournant au travail. Les journées étaient longues, le travail était dur, mais j'aimerais bien y retourner. La cousine de maman est agée, son époux est mort, elle a vendue ses vignes.

Je me souviens également quand mes oncles venaient à la maison, et que ma maman invitait son cousin, et d'autres personnes, mes oncles boucher ramenaient de quoi mettre sur le pain. Le cousin lui venait avec le Greichen. Que d'agréables moments nous avons passés. Je faisais comme ma fille fait actuellement "je jouais à écouter les grands", cela doit être dans les gènes, car je ne lui en ai jamais parlé. Mais c'était agréable de les écouter raconter leurs péripéties, les "vitz" de mon oncle (histoires drôles).

C'était une autre époque, trente ans de moins. Mais que de bons souvenirs !!!